Interview – Les Voix de la gestion  – L’AGEFI Asset Management  du 23/01/2025

Alberto Matellán :
«Nous voulons intégrer complètement La Financière Responsable au sein de MAPFRE»

Le nouveau directeur général de La Financière Responsable, Alberto Matellán, expose à  L’AGEFI  les grandes lignes de sa feuille de route pour les trois ans à venir.

Article rédigé par Adrien Paredes-Vanheule, L’AGEFI ©

Photo Alberto Matellan GM LFR - MAPFRE in

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alberto Matellán, le nouveau directeur général de La Financière Responsable – MAPFRE ©

L’Agefi : MAPFRE vous a nommé directeur général de La Financière Responsable (LFR), en charge de coordonner l’exécution du plan stratégique 2025-2027. Quelle est la portée de ce plan?

Alberto Matellán : C’est la continuation naturelle du processus entre La Financière Responsable et MAPFRE.  MAPFRE est entré au capital de LFR en 2017 et en est l’actionnaire majoritaire à 51% depuis 2023. L’idée est d’intégrer complètement LFR au sein de MAPFRE afin que la société s’imprègne de la culture du groupe – celle d’un assureur tourné vers la finance sociale et responsable – et qu’elle puisse servir tout le groupe.

Nous ne fournissons pas seulement des fonds mais toute une gamme de services pour la clientèle qui ne peut pas investir par elle-même de façon responsable. Et cela, car investir de manière réellement responsable devient de plus en plus compliqué et de plus en plus cher. Par exemple, en France, la version 3 du label ISR rend la composition de portefeuilles plus complexe.

Le troisième pilier de ce plan stratégique est de se tourner vers l’international. Nous sommes très spécialisés en tant qu’investisseur responsable. Nous voulons devenir à la fois locaux et internationaux, à l’image de MAPFRE, tout en conservant la marque La Financière Responsable pour la création et la distribution de produits ISR dans le monde.

La participation de MAPFRE au capital de LFR va-t-elle évoluer?

La culture de MAPFRE est de posséder ses filiales à 100% mais il n’existe pas de plan spécifique concernant LFR à ce jour.  L’actionnariat, tel qu’il est constitué actuellement, est satisfait de l’organisation actuelle et des perspectives futures de LFR. (…) 

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En termes d’effectifs, les équipes ISR de MAPFRE seront-elles regroupées au sein de LFR?

A Madrid, certains collaborateurs analysent les marchés obligataires sous le prisme de l’investissement durable mais il ne s’agit pas d’une équipe en tant que telle. Donc l’équipe de MAPFRE dédiée à l’investissement responsable, c’est LFR à Paris.

Envisagez-vous des recrutements ou des acquisitions dans le cadre de votre nouveau plan?

Nous sommes actuellement 14 au sein de LFR et avons recruté deux personnes qui avaient déjà travaillé chez LFR auparavant en 2024. Il y en aura d’autres. En ce qui concerne les acquisitions, nous sommes ouverts aux opportunités mais nous nous concentrons sur notre croissance interne. (…) 

En matière de distribution de fonds, quelles sont vos ambitions?

Le marché français est clé pour LFR. Nous voulons renforcer l’offre en France avec davantage de produits de MAPFRE, que cela soit sur l’obligataire, le non coté, l’immobilier ou d’autres classes d’actifs. Il est difficile d’être compétitif sans avoir une large gamme de produits car c’est un souhait des investisseurs institutionnels pour leur allocation d’actifs. L’ambition est donc d’aller les voir avec les fonds spécifiques de LFR et l’offre de MAPFRE. Nous essaierons à l’avenir d’étendre la méthodologie de LFR à un maximum de produits mais pour certaines classes d’actifs comme la dette souveraine, ce n’est pas possible. (…) 

Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et la suspension des activités de l’initiative Net Zero Asset Managers, quel regard portez-vous sur l’avenir proche de l’investissement responsable?

C’est une opportunité pour nous. Notre approche en matière d’ISR est assez différente des approches en vogue. Nous voyons le risque d’un débat public qui tourne à l’extrême entre « l’ISR, c’est le mal » et « l’ISR, c’est le bien », et nous pensons que ce débat n’a pas lieu d’être. Pour nous, il s’agit d’une amélioration des activités d’investissement, car l’information et la compréhension de l’entreprise augmentent considérablement. Il s’agit simplement d’un excellent outil pour mieux investir et améliorer les questions sociales en même temps, qui doit être utilisé correctement.

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Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Alberto Matellan en ligne sur le site de L’AGEFI ou en PJ.

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