Parmi les critères de gouvernance qu’étudie La Financière Responsable lors de l’analyse des entreprises, la séparation des fonctions de Président et de Directeur Général fait l’objet d’une mesure spécifique. Le modèle de gouvernance dépend des spécificités de chaque entreprise comme le secteur d’activité, l’actionnariat ou encore la culture du pays. Certaines optent pour une séparation des fonctions pour permettre à chacun de se concentrer sur ses missions. D’autres privilégient le cumul pour une prise de décision efficace et un renforcement des relations avec les opérationnels.
Tout d’abord, on observe que l’ensemble des entreprises de l’univers d’étude apporte une réponse à cet indicateur ESG dans le cadre de l’Empreinte Ecosociale®.
En 2016, 63,3% des entreprises composant le fonds LFR Euro Développement Durable ont opté pour une séparation des fonctions de Président et de Directeur Général contre 47,5% pour celles du CAC 40 et 76,0% pour celles de l’Euro Stoxx 50. Le CAC 40, composé des 40 entreprises les plus représentatives de l’économie française, affiche un pourcentage de séparation des fonctions relativement bas puisque le cumul Président Directeur Général est traditionnellement plus répandu en France. L’écart entre le portefeuille et l’Euro Stoxx 50 s’explique par la surpondération des entreprises françaises dans le fonds. En effet, au 30 septembre 2017, date de définition du périmètre d’étude, le fonds était composé de 53,3% d’entreprises françaises (36% pour l’Euro Stoxx 50). La taille des entreprises est un autre facteur explicatif puisque la fonction de Président Directeur Général est une pratique ancrée dans les entreprises familiales plus représentées dans le fonds. En terme d’évolution, le pourcentage d’entreprises qui séparent ces deux fonctions baisse progressivement pour le fonds LFR Euro Développement Durable (-21% de 2010 à 2016). Pour les indices, ce chiffre a tendance à baisser entre 2010 et 2013 puis à remonter en raison du changement de gouvernance d’un certain nombre d’entreprises comme Safran en 2011 et 2015 ou Danone en 2014.
En analysant la répartition sectorielle du fonds LFR Euro Développement Durable, seul le secteur bancaire représenté par BNP Paribas, Crédit Agricole et ING Groep reste constant avec une séparation des fonctions du fait des exigences règlementaires. Pour les autres secteurs, on constate que la direction des entreprises de la technologie est souvent concentrée (40%) alors qu’elle a tendance à être séparée pour les entreprises industrielles (85,7%).
La base d’observation de La Financière Responsable permet d’approfondir l’analyse en comparant les entreprises du fonds LFR Euro Développement Durable en fonction de leur stratégie (Stratégies Génériques de M. Porter). On observe que les entreprises qui ont une gamme étroite séparent les fonctions de Président et de Directeur Général. En revanche, cela ne concerne que la moitié des entreprises avec une gamme large.
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