Dès qu’on entend parler d’économie durable, de croissance durable, de comportement durable, on sous-entend économie verte, croissance verte ou comportement vert.
Le terme durable est la traduction en français du mot anglais « sustainable » ou autrement traduit (mal !) par soutenable. La volonté de conquête, et donc le prosélytisme, de l’esprit vert laisse volontiers à penser que la croissance verte est la seule qui est durable dans le temps. Cela équivaut à substituer un biais (le biais écologique) à un autre biais (le biais financier), sans avoir vraiment fait progresser la réflexion.
L’objectif est bien de rechercher sur le long terme une croissance équilibrée qui sait prendre en compte l’intérêt bien compris sur la durée des différentes parties prenantes. Elle est le résultat d’un équilibre dynamique, c’est-à-dire sans cesse remis en cause et sans cesse reconstruit. Pour être durable, cette croissance doit donc reposer sur une consommation des ressources naturelles qui ne se traduit pas par une ponction insupportable épuisant rapidement la ressource naturelle et/ou ne lui laissant pas le temps de se régénérer. Cette croissance doit également être bâtie sur le respect des différents acteurs de production que sont le personnel, les clients et les fournisseurs, la société civile. Elles doivent y trouver un intérêt et un épanouissement. Elles ne peuvent pas être asservies à la volonté totalitaire de quelques-uns. Enfin, cette croissance est durable si les actionnaires y trouvent une rémunération récurrente à la prise de risque et si les moyens financiers mis à la disposition de l’entreprise sont suffisants et bien employés.
Cette croissance ne peut pas être durable si le patron de l’entreprise est seul, non soumis à des opinions et des jugements libres susceptibles de venir renforcer ou modifier sa vision de l’avenir.
Certes s’engager dans une croissance durable n’est pas un exercice de tout repos… Il paraît à première analyse tellement plus simple et plus rapide d’interdire toutes les opinions différentes, d’asservir tous les moyens à un but unique, celui du dirigeant actionnaire. Ce serait bien fragile. L’entreprise serait alors soumise à des risques d’autant plus destructeurs que les instruments de mesure et de prévention auront été soigneusement neutralisés au préalable.
Une croissance durable est une croissance exigeante mais dont satisfaction obtenue en retour est à la hauteur des efforts fournis.
« Même avec neuf femmes, on ne peut pas faire un enfant en un mois» proverbe asiatique
Olivier Johanet – 29/06/2012
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