Dans sa pratique de l’Investissement Socialement Responsable (ISR), La Financière Responsable (LFR) n’a pas souhaité proscrire les licenciements qui paraissent un acte inévitable dans la gestion d’une entreprise. Inévitables autant que l’est l’adaptation aux changements, à l’innovation technologique et plus généralement aux évolutions économiques et financières des entreprises ; faire face à ces évolutions est une des missions fondamentales des dirigeants d’entreprise. Ces licenciements s’opèrent généralement dans le cadre des lois, règlements et conventions collectives sociales qui s’imposent à tous. Pour autant une entreprise durable cherche à ménager l’avenir et assurer ainsi le mieux possible sa pérennité. Dans ces conditions, si sa prospérité et sa bonne gestion exigent des licenciements, l’accompagnement des populations touchées nécessite une action cohérente pour préserver la réputation et la culture de l’entreprise, et montrer à tous qu’elle ne pratique pas des licenciements « sans conscience humaine ».

LFR, en tant que gérant financier responsable, accepte donc ces licenciements, mais s’ils sont accompagnés. On entend par accompagnés le fait que l’entreprise qui s’y résout aille au-delà des dispositions légales et conventionnelles pour aider à la reconversion des populations touchées. C’est généralement le cas. Cependant, il se peut que certaines entreprises appliquent strictement la Loi et les conventions, sans entreprendre d’efforts au-delà. Certaines ne s’en cachent pas en le déclarant (ou en s’en prévalant !!!) dans leur rapport annuel ! D’autres utilisent des moyens détournés pour éviter de donner à des licenciements un qualificatif tel que l’accompagnement deviendrait obligatoire (Plan social). On a vu en effet le cas d’entreprises pratiquant des licenciements disciplinaires massifs pour contourner les obligations d’un plan économique et social.
LFR affiche que la pratique de licenciements non accompagnés est un cas d’exclusion d’investissement dans l’entreprise concernée, pour l’ensemble des fonds placés sous sa gestion. Cette position est très originale, voire unique. Elle fait l’objet, dans chaque dossier, d’une étude approfondie en application d’une obligation de moyens mais non de résultats, afin de déceler ces pratiques souvent cachées. Par ailleurs, il convient avec subtilité et professionnalisme de faire la différence entre le dialogue souvent vif, prenant parfois la forme d’un combat social et la réalité de la pratique. A l’époque de l’hyper-communication, la prise à partie de l’opinion par les syndicats, avec l’aide des réseaux sociaux et/ou de la Presse, est un moyen de « lutte » très utilisé pour peser dans la négociation. Les analystes de LFR doivent s’efforcer alors de faire la part du buzz et de la réalité, en prenant le temps de « la décantation naturelle », aidés en cela, dans l’exercice de leur jugement, par la réputation de l’entreprise et de ses dirigeants.

Achevé de rédiger le 14/10/2019

Olivier Johanet (LFR)

 

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